J'ai fait l'ouverture de la truite au TOC dans le département de la Manche près de Condé sur Vire, samedi et dimanche matin.
Samedi, arrivée sur la "Jacre" à 7h55, il y avait déjà un pêcheur tous les 5 mètres. Bon ... c'est devenu incontournable. Je me dis toujours qu'il y a 1/2 d'excellents pêcheurs, 1/2 de pêcheurs du dimanche. Cela laisse encore quelques chances d'en attraper. A 7h58, les vers de terres découvrent leur nouveau percing. A 8h00 passé d'1 seconde, tous les pêcheurs font tremper leur bas de ligne dans les plus jolis trous de de rivière. Le problème c'est que 2 jours avant, l'eau était dans les champs au moment du lâcher des "bassines" et que le samedi, l'eau est non seulement basse mais également très claire. les poissons élevés dans des petits bassins comme des carpes ne savent pas se mettre à l'abri des courants et beaucoup ont probablement été emportés jusque dans la Vire. Je fais rapidement une truite qui me casse le bas de ligne quand je veux la sortir d'autorité sans utiliser mon épuisette (monté trop fin). Retour dans son élément. 1 heure plus tard, je fais une truitelle que je relâche également dans l'eau sans dommage. Je touche une 3ème truite à la sortie d'un méandre sous un amas de branchages, cadeau de l'inondation. Piquée, mais pas ferrée, elle ne reprendra pas le ver. Bredouille ! Je n'étais pas le seul. Beaucoup râlaient. Vers 10h30, il y avait plus de pêcheurs à discuter qu'à pêcher. En même temps c'est le côté convivial. Et il faisait si froid au bord de l'eau.
L'après-midi, direction le "Hamel", autre petite rivière très prisée lors des ouvertures. Niveau d'eau plus important et un peu trouble. Cela se présente mieux. C'est une rivière qui possède beaucoup de trous, de caches sous les berges et entre les racines des arbres rivulaires, des radiers et des contre-courants alternant avec calmes plus profonds. La chance me sourira avec 3 truites farios dont une de 31 cm, cette fois j'utilise mon épuisette. C'est toujours le fait de la chance, on passe après 50 pêcheurs sur le même poste où un sur deux a perdu son hameçon et c'est notre passage qui provoque l'attaque. C'est toujours mystérieux et magique. Une chose est sûr : j'ai quand même pris mes truites sur les même postes que celles capturées l'année passée (il y a donc quand une logique à cette affaire).
J'ai remarqué déjà l'an dernier, mais le phénomène s'accentue, que les agriculteurs tronçonnnent sans discernement tous les arbres rivulaires pour compléter leurs revenus en vendant du bois de chauffe. La rivière devient plus accessible, c'est certain, mais à plus long terme, les paysages sont transformés, le lit des rivières devient très encombré par des amas de branchages et de bois débité. Cela devient préoccupant, sans compter la solidité des rives qui risque de subir une érosion que protège les racines d'arbres et qui sont autant d'abris pour nos truites.